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40% des doses de vaccins contre la Covid n’ont pas été distribuées ?

Alors que trois vaccins sont désormais disponibles, la campagne de vaccination en France est encore trop lente. Pour certains, c’est la gestion des vaccins qui est en cause. A l’instar d’Olivier Faure, qui dénonçait ce vendredi sur France 2 que la France garde trop de doses en stock : «Ce que je ne comprends pas, c’est qu’aujourd’hui, vous avez des doses qui sont déjà arrivées en France et qui ne sont pas distribuées. Vous avez 40% des doses qui sont arrivées en France qui n’ont pas été utilisées pour la vaccination. Et pendant ce temps, vous avez des gens qui tous les jours nous demandent pourquoi ils ne peuvent pas être vaccinés.»

En fait, Olivier Faure s’appuie sur le nombre de doses administrées et non distribuées. Selon les données du site CovidTracker, au 1er mars, la France avait reçu 7,8 millions de doses, et avait injecté 3,2 millions de premières doses et 1,7 millions de secondes. Ce qui équivaut à 63% des doses reçues et administrées, pendant que 37% sont en stock. Précisons que le nombre de doses reçues selon CovidTracker est en fait le nombre de «doses réceptionnées ou attendues».

Selon les chiffres du ministère de la Santé transmis à CheckNews, le même jour, la France avait reçu 7,2 millions de doses. Le ratio passe alors à 68% administrées et 32% au frigo. Une proportion à peu près stable dans le temps : au 26 février, 67% des doses reçues étaient inoculées. Dans le détail, les taux d’utilisations sont très différents selon les vaccins, et sont aussi susceptibles d’évoluer rapidement.

Comme CheckNews l’a déjà expliqué dans un article récent, au dimanche 1er mars, 82% des 4,8 millions de doses Pfizer avaient été inoculées. Soit plus de 4 millions sur 4,8 millions de doses reçues. Ce vaccin est utilisé à flux tendu, explique le ministère de la Santé.

Au 1er mars, en revanche, seules 37% des 550 000 doses de Moderna reçues avaient été inoculées. Mais ce chiffre bas est un peu trompeur. En conférence de presse, mardi dernier, le ministère de la Santé expliquait que le faible ratio de Moderna se justifiait par une grosse livraison arrivée dans le week-end (250 000 doses, soit quasiment l’équivalent du nombre de doses déjà reçues jusqu’à présent). Des doses qui n’avaient pas encore été réparties sur le territoire, et donc de facto pas encore injectées. Ce qui a pour effet mécanique de faire baisser le taux d’utilisation. Au 26 février, avant cette livraison, et alors que la dernière livraison datait du 14 février, 72% des doses Moderna avaient été injectées.

Le ministère de la Santé reconnaît en revanche avoir un problème sur le vaccin AstraZeneca, dont les stocks destinés aux établissements de santé ont été insuffisamment utilisés à cause d’une forte réticence des personnels soignants. Dimanche dernier, le taux d’utilisation des doses reçues atteignait les 24%. Il a ensuite de nouveau baissé sous les 20%, après une nouvelle livraison de 500 000 doses, et est remonté à 23,5% mercredi soir. Un taux appelé à progresser puisque le vaccin est désormais destiné aussi aux personnes de 50 à 74 ans, avec comorbidités, et qu’il est possible de se le faire injecter par un généraliste. Ce week-end, avec 560 000 injections sur un peu plus de 1,6 million de doses reçues, le taux d’utilisation avait dépassé les 33%.

Comme le remarquait CheckNews mardi, le désamour que rencontre AstraZeneca, comparativement aux deux autres vaccins, n’est pas une spécificité française. A l’exception du Danemark et de l’Autriche, les données compilées par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) montrent que l’impopularité du vaccin s’étend à travers l’Europe. A la fin de la semaine dernière, une dose sur cinq avait été administrée en Allemagne ou en Italie, une sur quatre en Espagne et une sur six en Belgique.



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