Plusieurs foyers épidémiques de fièvre catarrhale, ou maladie de la langue bleue ont été recensés dans des troupeaux ovins et bovins aux Pays-bas. La souche du virus responsable de cette maladie est particulièrement virulente. Il n'existe pour le moment pas de vaccin.
“Un agent pathogène redouté se propage rapidement au sein des cheptels néerlandais pour la première fois depuis 2009, faisant des malades chez les bovins et des morts chez les moutons”, nous rapporte Science. En effet, le virus de la langue bleue (BTV en anglais, pour blue tongue virus), est responsable de la fièvre catarrhale a été détecté dans des exploitations du centre des Pays-bas le 3 septembre. En deux semaines seulement, au moins 1 100 animaux, ovins et bovins, ont été contaminés.
Le BTV est un virus endémique des regions tropicales et subtropicales. Il est transmis d'un animal infecté à un autre à cause de la piqûre d'un moucheron du genre Culicoides. L'étendue progressive de la maladie vers le nord est probablement due à l'intensification des échanges mondiaux ainsi que le réchauffement climatique.
La maladie n'affecte pas l'humain. Cependant, ce nouveau foyer est particulièrement préoccupant car le bétail néerlandais est touché pas une souche particulièrement puissante nommée BTV-3, pour laquelle il n'existe aucun vaccin en Europe. “Les différences de ce variant néerlandais [avec le virus qui a circulé ailleurs, NDLR] sont suffisamment prononcées pour empêcher les chercheurs d’identifier son origine”, souligne la revue scientifique.
“L’Organisation mondiale de la santé animale signale actuellement deux foyers infectieux ‘actifs’ de BTV en France, l’un de la souche BTV-4 et l’autre de BTV-8”, explique par ailleurs un document du ministère de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales britannique. Au Royaume-Uni, exempt de maladie depuis 2010, les autorités craignent une traversée de la mer du nord par les moucherons. C'est pourquoi elles surveillent les vents avec une attention particulière et modélisent les panaches potentiels de moucherons.
Certains espèrent un ralentissement de la propagation du virus par le refroidissement des températures cet hiver. En effet, si les températures descendent en dessous de 0°C, les insectes vecteurs de propagation du virus meurent. “Mais il est possible que certains moucherons infectés puissent survivre à l’hiver à l’intérieur”, avance Science, qui rappelle toutefois que “lors de la dernière épidémie, un vaccin contre la souche BTV-8 a été conçu en un an environ et a permis aux Pays-Bas et à d’autres pays de se débarrasser du virus”.
Ce qui fait dire à Melle Holwerda, virologue qui dirige le laboratoire national de référence pour les virus à Wageningen Bioveterinary Research (WBVR) : “Nous espérons pouvoir vacciner les premiers animaux en mai.”
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