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Comment la collecte de nos données personnelles influence-t-elle nos vies ?

Dernière mise à jour : 24 sept. 2023

Chaque semaine, askip vous propose un sujet, un thème inédit traité en un article. Aujourd'hui nous nous intéressons à l'utilisation des traces de nos vies privées par les grandes entreprises pour influencer nos vies, nos choix de consommation à travers un ciblage publicitaire créé à partir d'un profilage de nous-même. Ces méthodes ont également des influences sur nos emplois, nos crédits immobiliers...

Image de macrovector sur Freepik

Qui suis-je ? Où est-ce que je me trouve ? Que vais-je faire demain ? Et si vous n'étiez plus seul.e à pouvoir répondre à ces questions. Aujourd'hui, vos données personnelles vendues et échangées par les grandes entreprises dans le plus grands des flous juridiques - et ce malgré l'entrée en vigueur en 2018 du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données Personnelles) dans l'Union européenne - disent tout de vous dans les moindres détails.

"Il n’y a plus d’endroit où se cacher, plus d’intimité numérique"

Selon Amanda Ruggeri - récemment interrogé dans un article du New Scientist l'un des meilleurs magazines d'information scientifique - "Il n’y a plus d’endroit où se cacher, plus d’intimité numérique". Nos données personnelles sont utilisées pour bien d'autres choses que le ciblage publicitaire, elles le sont aussi désormais pour déterminer notre profil psychologiques, professionnel ou financier, alerte la journaliste.


Ceci a pour conséquences d'impacter directement nos vies réelles. “En me penchant sur le sujet, écrit Amanda Ruggeri, j’ai découvert que la collecte de mes données personnelles pouvait avoir des conséquences sur mes perspectives professionnelles, mes demandes de crédit et mon accès aux soins. Autrement dit, cette pratique a potentiellement des répercussions sur ma vie dont je n’ai même pas idée.”


Pour son enquête, la journaliste a tout d'abord demandé à plusieurs grandes entreprises une copie des données personnelles qu'elles ont enregistrées sur elle, “une démarche plus laborieuse qu’on ne serait en droit de le croire depuis le RGPD”. La journaliste s'est ensuite rendue dans une start-up basée à Lausanne pour cartographier et organiser ces données pour essayer de comprendre ce que les entreprises savent d'elle. Le résultat est "édifiant. Et un peu terrifiant”, explique-t-elle.



Mais tout d'abord que sont les données personnelles ? Ce sont des traces numériques que nous laissons sur les sites et les applis que nous consultons. Ce sont ces traces qui ont de la valeur. “Qu’il s’agisse d’un simple outil de prise de notes ou d’une appli de courses en ligne, à peu près toutes les applications de mon téléphone sollicitent en permanence des entreprises pendant que je vis ma vie”, constate Amanda Ruggeri. Ce sont ces données qui donnent lieu à des échanges très difficiles à reconstituer. La journaliste n'a pas hésité à exprimer son scepticisme :

“Quelles données personnelles ces entreprises s’échangent-elles ? Pour le savoir, il faudrait que je pose la question à chacune d’entre elles.”

Selon elle, il est l'heure de reprendre le contrôle de nos données personnelles en commençant par changer nos habitudes. Cela commence par supprimer les applications que nous n'utilisons pas, éteindre nos téléphones de façon régulière, mais aussi modifier nos façons de payer...


 

Le deuxième grand article sur lequel nous allons nous baser a lui été publié dans la MIT Technology Review. Ici nous nous parlerons davantage de surveillance pure et dure. En effet, des chercheurs viennent de récemment repérer “Sogou Input Method, l’une des applis de clavier chinois les plus populaires, présentait une énorme faille de sécurité”, rapporte le magazine américain. Une faille qui permettrait “à des yeux espions de consulter tout ce que [les utilisateurs] tapent”. Nous n'avons nul besoin de décrire l'utilisation que pourrait en faire le régime chinois. La MIT Technology Review évoque “un risque de sécurité pour des centaines de millions de personnes”.



 

Ces deux articles nous montrent bien les menaces qui pèsent sur notre vie privée en ligne. Ce n'est pas la première ni la dernière fois que vous entendez parler de ce problème. En effet cela fait déjà maintenant plusieurs années que nous entendons parler du crédit social en Chine, soit un système de notation permettant de sanctionner ou de récompenser les comportements des individus en fonction de leurs antécédents bancaires, de leur comportement social ou de leurs interventions sur les réseaux sociaux.


Cela revient, écrivait en 2018 depuis Hong Kong le Shunpo Monthly, pour la première fois au monde, à étendre le système de notation des institutions financières occidentales aux différents aspects de la vie sociale, puis à ‘récompenser l’intégrité’ par des avantages, ou au contraire à sanctionner ces mauvais résultats par des restrictions dans tous les domaines, selon un barème prédéterminé.” Nous n’en sommes pas encore là, mais peut-être plus très loin.


Jeu





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