C'est une procédure inédite qui vise Apple... France Digitale, organisation de startups françaises, va saisir ce mardi la Commission nationale informatique et libertés (Cnil), accusant le géant américain de violer les règles européennes en matière de protection des données, a-t-elle annoncé dans un communiqué.
"Apple n'est pas au-dessus des lois. Pour faire respecter le RGPD, nous saisissons la Cnil car les réglages par défaut des iPhones permettent sans consentement, la collecte de données personnelles pour de la pub ciblée dans les app préinstallées", a également écrit l'association représentant des jeunes pousses sur son compte Twitter.
Selon un recours de 7 pages consultée par l'agence 'Reuters', France Digitale soutient que la dernière version du système d'exploitation d'Apple, iOS 14, n'est pas conforme aux normes européennes en matière de respect des données des utilisateurs.
Selon le plaignant, les propriétaires d'iPhone doivent clairement être informés s'ils autorisent les applications mobiles installées sur leurs appareils à utiliser un identifiant qui permet de générer de la publicité ciblée. Les paramètres par défaut d'iOS 14 permettent à l'entreprise américaine de mener ses propres campagnes publicitaires, sans demander au préalable clairement le consentement de l'utilisateur, fait valoir l'association, qui estime que plusieurs millions d'utilisateurs sont concernés par "ces abus".
Pour rappel, le règlement général sur la protection des données (RGPD), en vigueur en Europe, impose de recueillir le consentement préalable des utilisateurs lorsque leurs données sont collectées ou s'ils font l'objet d'un suivi à des fins publicitaires. Ce règlement permet aussi à quiconque de demander la finalité des données recueillies et la manière dont elles sont recueillies.
France Digitale estime que l'outil de suivi d'Apple lui permet de partager les données collectées avec des sociétés affiliées sans en informer les utilisateurs au préalable. "C'est une version startup de David contre Goliath, mais nous sommes déterminés", a assuré le PDG de France Digitale Nicolas Brien.
Apple a réagi par voie de communiqué, affirmant que "les accusations de la plainte sont manifestement fausses et doivent être considérées comme telles, une piètre tentative de ceux qui traquent les utilisateurs pour détourner l'attention de leurs propres actions et induire en erreur les autorités de régulation et les décideurs".
A noter qu'en novembre dernier, l'outil de suivi d'Apple avait également fait l'objet d'une plainte en Allemagne et en Espagne de la part de l'organisation Noyb.
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