Monté en première ligne sur les vaccins mardi soir face aux critiques, Emmanuel Macron accentue la pression sur les labos pour accroître la production de vaccins en France contre le Covid-19, promettant une vaccination pour tous les adultes volontaires "d'ici la fin de l'été".
Pour tenter de couper court aux accusations de manque d'autonomie dans la production de vaccins, Emmanuel Macron a annoncé que plusieurs sites français démarreraient bientôt la production: un sous-traitant commencera à produire en France "courant mars" le vaccin de Moderna et un autre lancera "courant avril" la production de celui de Pfizer/BioNTech, a précisé mercredi la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher.
Le chef de l'Etat a réuni mercredi matin à l'Elysée un nouveau Conseil de défense sanitaire mais aucun changement de stratégie n'est attendu cette semaine, le couvre-feu étant maintenu à 18H00, sans empêcher les départs en vacances.
"Ce n'est pas notre stratégie de vaccination qui permettra d'éviter à court terme un reconfinement ou non", a-t-il insisté mardi soir dans une déclarations surprise sur TF1, en même temps qu'Angela Merkel intervenait sur la télévision publique allemande".
"Il y a chez le chef de l'Etat une vraie volonté de montrer que le +monsieur vaccin+, c'est lui. Si la campagne est un échec, il lui sera attribué. Si c'est une réussite, aussi", commente un conseiller de l'exécutif.
Le Conseil devait en particulier faire le point sur la progression des variants anglais et sud-africain, plus contagieux. Leur courbe est surveillée au jour le jour, une envolée exponentielle pouvant toujours déclencher un reconfinement. "On est monté à 15/20% la semaine dernière", selon Rémi Salomon de l'AP-HP.
Le britannique GSK et son concurrent allemand CureVac ont d'ailleurs décidé de s'unir pour développer un vaccin à ARN messager contre les nouveaux variants, en visant 2022.
Le chef de l'Etat a convoqué mardi les grands laboratoires français et européens pour les encourager à accélérer la production. Il a aussi estimé que "début mars" auront été vaccinés les 80% des pensionnaires des Ehpad qui le souhaitent, soit 500.000 personnes.
Les Français disposent depuis mardi d'un troisième vaccin, celui d'AstraZeneca, mais qui n'est pas recommandé pour les plus de 65 ans, faute de données suffisantes sur son efficacité dans cette classe d'âge.
- Nouveaux vaccins -
L'Etat suivra l'avis de la HAS, a annoncé Emmanuel Macron mardi soir. La France rejoindra la liste des pays qui déconseillent le vaccin d'AstraZeneca aux plus âgés, prenant le contre-pied des recommandations de l'Agence européenne des médicaments (EMA), comme l'Allemagne, la Suède, la Pologne ou l'Italie.
"Pfizer a diminué sa production, (mais) a déjà rattrapé son retard dans les chaines françaises. Il a plus livré qu'il ne le devait initialement. Moderna devrait corriger dans les 3-4 semaines qui viennent. AstraZeneca, ça devrait prendre plus de temps" mais d'autres vaccins "vont peut-être arriver plus tôt que prévu" comme ceux de Janssen et Novavax, a espéré Mme Pannier-Runacher.
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