Un rapport d’information parlementaire sur la préparation à des guerres de haute intensité, comme celle qui se déroule entre l’Ukraine et la Russie, puis l’audition par la Commission de la Défense de l’Assemblée des chefs d’états-majors, ont pointé les faiblesses de la France pour faire face à de tels conflits. Il faudrait peut-être repenser notre modèle et augmenter le budget de l’armée.
L'Europe nous le savons a été fragilisé le 24 février 2022, le jour où la Russie a décidé d'envahir l'Ukraine. L'irruption d'un tel conflit dans l'Europe qui s'est construite depuis la Seconde Guerre mondiale sur le principe de la paix a rebattu les cartes pour l'ensemble des pays membres de l'UE comme pour ceux de l'OTAN. Le traité rejoint par la Suède et la Finlande dernièrement ne s'est jamais montré aussi utile. Parallèlement, l'idée d'une défense européenne n'a jamais autant été d'actualité.
Dans ce contexte la question que se pose tous les pays est Est ce qu'ils seraient prêts si une guerre les menaçait directement ?
En mai dernier, en Allemagne, le lieutenant général Alfons Mais expliquait que « La Bundeswehr est plus ou moins nue » ouvrant la voie à une possible réarment du pays rompant le positionnement historique de 1945.
« La Bundeswehr est plus ou moins nue » Alfons Mais
En France, c'est un rapport parlementaire qui a mis en lumière nos capacités à affronter une guerre de haute intensité. Rédigé par les députés LR Jean-Louis Thiériot et LREM Patricia Mirallès, ce rapport pointait "un risque de déclassement stratégique". Bien qu'il qualifiât notre armée de cohérence et de crédible, avec ses technologies parmi les meilleures du monde, le rapport demandait le maintien de la hausse du budget de la défense de milliards d'euros et même au-delà. Les députes demandaient "un effort financier immédiat pour la reconstitution des stocks de munition, une augmentation du format de l'aviation de chasse à 215 appareils (contre 185 actuellement), une hausse du nombre de frégates de premier rang "dès que possibles". Le rapport soulignait également qu'il était important de renforcer les moyens de lutte conte la désinformation.
Les constats du rapport choc sur les faiblesses de l’armée française, davantage conçue pour envoyer des corps expéditionnaires à travers le monde que pour s’impliquer dans une guerre de type russo-ukrainienne, ont été corroborés par les chefs d’états-majors auditionnés en juillet, à huis clos, par la nouvelle Commission de la Défense de l’Assemblée nationale. « Notre capacité à être une force expéditionnaire ne nous rend pas instantanément aptes à conduire une guerre de haute intensité. De plus, « depuis 1990, le format de la marine a été réduit de moitié" selon l'amiral Vlandier.
Le message, plus évident est passe d'autant qu'en mai, la Cour des comptes avait appelé à réviser la Loi de Propagation Militaire (LPM). Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a ainsi confirmé le 7 juillet que le projet de loi de finances qui sera soumis au Parlement en fin d’année augmenterait le budget des armées d’au moins 3 milliards d’euros à 44 milliards. L’objectif étant d’atteindre 50 milliards en 2025… Ce qui supposera des choix politiques quant au Budget de la Nation.
La France n'a pas le choix de s'adapter face à la nouvelle forme géopolitique mondiale comme l'a rappelé le chef des armées, Emmanuel Macron à l'EuroSatory le 13 juin dernier.
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