En Cisjordanie, l'accès à l'eau est un problème majeur qui crée des inégalités entre les Palestiniens et les colons israéliens. Alors que les colons bénéficient d'un bon système d'irrigation, les Palestiniens souffrent de sécheresses et voient leurs terres et leur agriculture menacées.
L'accès à l'eau en Cisjordanie constitue un enjeu majeur et est source d'inégalités entre les Palestiniens et les colons israéliens. Alors que les Israéliens bénéficient d'un système d'irrigation efficace pour leurs terres, les Palestiniens souffrent, eux, de sécheresses et voient leurs terres et leur agriculture menacées. Cette situation soulève des questions de propriété, de conflit et d'injustice. Cet article examine de près les disparités en matière d'accès à l'eau entre les deux groupes.
L'eau, une ressource cruciale en Cisjordanie
En Cisjordanie, l'eau est une ressource précieuse et indispensable. Les paysages de cette région, appelée le "Croissant fertile", peuvent être rudes et impitoyables. Cependant, avec suffisamment d'eau, ces terres arides peuvent devenir fertiles et prospères. Israël est reconnu pour son expertise en matière de gestion et de traitement des eaux. Le pays a même réussi à dessaler l'eau de la Méditerranée pour alimenter le lac de Tibériade menacé par l'assèchement.
Pourtant, malgré ces avancées, les Palestiniens continuent de souffrir de sécheresses et d'un accès limité à l'eau, en particulier en Cisjordanie où Israël contrôle 80 % des réserves d'eau. Cette situation a des conséquences néfastes sur l'agriculture palestinienne et aggrave les inégalités entre les deux communautés.
L'accès à l'eau : une arme
En théorie, l'accès à l'eau en Cisjordanie est réglementé par l'obtention de permis et de titres de propriété. Cependant, dans la pratique, l'accès à l'eau est utilisé comme une arme par le gouvernement israélien en faveur de ses patriotes. Ces derniers bénéficient d'un accès préférentiel à l'eau, ce qui favorise le développement de leurs exploitations agricoles florissantes. Les Palestiniens, quant à eux, se voient souvent privés d'eau pour leurs cultures, ce qui entraîne une détérioration de leur agriculture et de leurs moyens de subsistance.
Un rapport de l'ONG israélienne B'Tselem indique que les Israéliens, consomment trois fois plus d'eau par jour que les Palestiniens de Cisjordanie. Même la culture de plantes peu gourmandes en eau est devenue difficile pour les fermiers palestiniens. L'expansion des colonies entraîne une raréfaction de l'accès à la terre et à l'eau, ce qui a réduit la part de l'agriculture dans l'économie de la région à seulement 2,6 % du PIB.
Les Israéliens et leur rôle dans l'inégalité d'accès à l'eau
Depuis le début de l'occupation en 1967, environ 450 000 Israéliens se sont installés dans la zone C de la Cisjordanie, qui est sous le contrôle total d'Israël. Leurs motivations sont diverses, allant de la conviction religieuse et patriotique à l'opportunité de bénéficier d'un faible coût de la vie et de monter leur propre entreprise. Cependant, la communauté internationale considère leur présence comme illégale et comme un obstacle à la paix.
Certains colons ont réussi à prospérer en exploitant des terres contestées et en créant des exploitations agricoles lucratives, des domaines viticoles et en exportant des produits de grande qualité tels que des dattes Medjool et des huiles d'olive. Ces succès économiques reposent en grande partie sur l'accès à des quantités d'eau importantes, qui font cruellement défaut aux Palestiniens.
Meshek Achiya : une exploitation agricole controversée
Fondée en 2003 près de la colonie de Silo, Meshek Achiya est l'une des plus grandes exploitations agricoles israéliennes dans les Territoires occupés. Certains habitants locaux affirment que l'entreprise s'est développée en expropriant massivement leurs terres pendant la seconde intifada, lorsque l'armée israélienne a interdit l'accès à la région aux Palestiniens. La famille Hajj Mohammed fait partie des victimes de ces expropriations. Bien que Meshek Achiya prétende avoir acheté les terres à d'autres colons, les preuves juridiques montrent le contraire.
La distribution sélective de l'eau par les autorités israéliennes
Malgré les ordres de démolition et les avis d'expulsion émis par la Cour suprême israélienne, les autorités israéliennes de l'eau continuent d'allouer des quantités d'eau considérables aux exploitations agricoles des colons. Par exemple, en 2017, Meshek Achiya a reçu près de 100 000 m3 d'eau, soit 274 m3 par jour, tandis que les Palestiniens de la zone C consommaient seulement environ 20 m3 d'eau par jour.
Des cas similaires ont été recensés, où des exploitations illégales ont reçu des quantités d'eau importantes, malgré leur statut illégal. Les Palestiniens de la région, quant à eux, ont vu plus de 270 installations de distribution d'eau et de traitement des eaux usées jugées illégales et démolies au cours des cinq dernières années.
L'avenir incertain des Palestiniens et la lutte pour l'eau et les terres
Les Palestiniens de la Cisjordanie font face à de nombreux obstacles dans leur lutte pour l'accès à l'eau et à la terre. Les réserves d'eau sont contrôlées à 80 % par Israël, qui en attribue une grande partie aux colons israéliens, laissant les Palestiniens dans une situation de grave pénurie. Les colonies en expansion limitent également l'accès à la terre et à l'eau pour les Palestiniens, ce qui a des conséquences dévastatrices sur leur agriculture et leur économie.
Malgré les défis persistants, des organisations internationales et des militants luttent pour mettre en lumière cette injustice et œuvrent en faveur d'une solution pacifique qui garantisse un accès équitable à l'eau pour tous les habitants de la région.
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