Alors qu’en France, le déploiement de la 5G accuse un certain retard par rapport à d'autres pays du monde, l’Europe étudie et prépare le lancement de la 6e génération des réseaux télécoms.
Nom de code du projet ? Hexa-X. Il est dédié à la 6G financée par l'Union européenne avec son programme Horizon 2020 pour la recherche et l’innovation. Le projet est piloté par le géant finlandais des télécommunications Nokia. Vingt-deux poids lourds des télécoms de neuf nationalités différentes s’engagent à ses côtés dans cette course mondiale aux réseaux de 6e génération.
Avec des débits 50 fois supérieurs à la 5G, un accès permanent et une consommation d'énergie réduite, parmi les usages les plus fous envisagés pour ce réseau du futur figure l’utilisation de « jumeaux numériques » répliquant à la perfection des objets, des machines, des humains sous la forme d’avatars, voire capables de simuler en 3D des lieux, comme des bureaux ou des usines avec la possibilité d’interagir à distance avec son environnement virtuel.
Reste à concevoir les technologies pour générer cet internet mobile intelligent qui annonce une rupture dans notre façon de communiquer, précise à RFI Viktor Arvidsson, directeur Stratégie et Innovation chez Ericsson France partenaire du projet Hexa-X.
« D’abord il faut développer des réseaux de "confiance" tout le temps disponibles dans un environnement sécurisé. Concevoir une technologie qui soutient le développement durable en étant moins énergivore, des systèmes qui vont vers la simplification de la vie quotidienne des particuliers comme des acteurs industriels à l’aide de l’intelligence artificielle et une connectivité extrême très réactive avec des débits qui vont jusqu’à des centaines de gigabits et des temps de latence sous la milliseconde », énumère Viktor Arvidsson.
Ce dernier explique vers quel Internet nous pourrions aller avec ces changements technologiques importants : « Mais le plus intéressant, ce sont les cas d’usages que l’on imagine. Nous trouvons des jumeaux numériques par exemple qui seront utilisés pour la gestion de villes intelligentes avec beaucoup de capteurs connectés en 6G. On imagine également des communications beaucoup plus immersives avec un accès plus intuitif à un futur réseau qui changera complètement notre rapport à l’internet que nous appelons chez Ericsson, "l’internet des sens". »
L’Union européenne n’est pas la seule à partager sa vision de la 6G avec le reste du monde. La Chine a déjà mis en orbite en novembre dernier un satellite qui y est entièrement dédié. L’équipementier coréen Samsung se prépare lui aussi au prochain réseau de télécommunications.
De leur côté, les Américains ont fondé leur propre groupe industriel. Mais l’Europe compte cette fois ne pas se laisser distancer ni par l’Asie ni par les États-Unis comme ce fut le cas avec la 5G. Mais pour envoyer son jumeau numérique travailler à notre place, il nous faudra patienter environ 10 ans. Le prochain réseau de télécommunications sera opérationnel aux environs de 2030.
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