top of page
  • Photo du rédacteuraskip

Le sang artificiel

Un patient doit être transfusé dès lors qu'il perd plus de 40% de son sang (ce qui représente 2 litres environ). Ses organes vitaux ne sont alors plus approvisionnés en oxygène, et on doit lui injecter un concentré de globules rouges. Ces derniers contiennent de l'hémoglobine, une protéine qui transporte l'oxygène.

Il existe aujourd'hui trois pistes pour fabriquer de l'hémoglobine : les biotechnologies, les substituts chimiques, et les cellules souches humaines.

Le sang artificiel
Image par sabin urcelay de Pixabay

Pour la voie biotechnologique, l'idée est de "faire produire" l'hémoglobine par des organismes génétiquement modifiés. On pense aux bactéries, bien sûr, mais pas seulement.

Dans le cadre du programme de recherche Euro Blood Substitutes, une équipe s'intéresse à deux vers marins, dont la molécule d'hémoglobine est 50 fois plus grosse que celle humaine.

Elle serait donc particulièrement stable. Les premiers essais sont prometteurs : le transport d'oxygène est assuré normalement et l'hémoglobine ainsi obtenue ne provoque pas d'allergie. Reste à savoir si on pourra fabriquer assez de sang par cette voie.

L'Inserm et la société Limagrain travaillent eux sur des plants de tabac génétiquement modifiés qui produisent de l'hémoglobine. Pour l'instant, cette hémoglobine se dégrade trop rapidement et elle est toxique pour les reins. Mais le problème pourrait être résolu en "encapsulant" les protéines d'hémoglobine dans des cellules rouges synthétiques.

La voie 100% artificielle fait appel aux perfluorocarbures (PFC). Ces molécules contenant des atomes de carbone, d'oxygène et de fluor sont capables de dissoudre de grandes quantités d'oxygène. Le groupe pharmaceutique Alliance a mis au point Oxygent, un substitut actuellement testé sur 1500 personnes. Comme les PFC ne sont pas solubles dans le sang, ils se présentent sous forme d'émulsion dans de l'eau salée. Du coup, ils sont rapidement éliminés par l'organisme et ne peuvent donc être utilisés que sous forme transitoire (lors des opérations par exemple).

Reste la piste la plus prometteuse : les cellules souches humaines. Les cellules souches hématopoïétiques, précurseurs des globules rouges, sont présentes en grande quantité dans le cordon ombilical par exemple. Luc Douay, chef du laboratoire d'hématologie à l'hôpital Armand-Trousseau, à Paris, cherche depuis plusieurs années à transformer ces cellules souches en globules rouges matures. Il a ainsi réussi à obtenir 200 000 globules rouges à partir d'une seule cellule souche. "D'ici quelques années, on pourra produire du sang universel, que chacun tolérera quel que soit son groupe sanguin" se réjouit Luc Douay.

Des vies sauvées en perspective. Mais ces recherches intéressent aussi déjà… les sportifs. Attention au dopage !

Comentarios

Obtuvo 0 de 5 estrellas.
Aún no hay calificaciones

Agrega una calificación
bottom of page