Les bassines dans l'agriculture : une solution durable ou un problème écologique ?

Les bassines sont des ouvrages de stockage agricole de l'eau qui sont remplis durant l'hiver en pompant dans l'eau des nappes phréatiques ou des cours d'eau. Elles ont pour objectif de permettre aux agriculteurs d'irriguer leurs cultures en été, lorsque les ressources en eau se font rares. Mais ces réserves artificielles sont-elles vraiment bénéfiques pour l'agriculture et l'environnement ? Quels sont les avantages et les inconvénients de ces projets controversés ?

Les arguments en faveur des bassines

Les partisans des bassines mettent en avant plusieurs arguments pour justifier leur intérêt :

- Elles permettent de sécuriser la production agricole face aux aléas climatiques, notamment les sécheresses et les canicules qui se multiplient avec le réchauffement climatique. Elles contribuent ainsi à maintenir la compétitivité et la rentabilité des exploitations, notamment celles qui pratiquent des cultures à forte valeur ajoutée comme le maïs ou le melon.

- Elles favorisent une gestion plus économe de l'eau, en limitant les prélèvements estivaux dans les nappes phréatiques ou les cours d'eau, qui peuvent être soumis à des restrictions ou à des interdictions. Elles permettent aussi de réduire les pertes par évaporation ou par ruissellement.

- Elles participent au développement territorial, en créant des emplois directs et indirects liés à la construction et à l'entretien des ouvrages, ainsi qu'à la transformation et à la commercialisation des produits agricoles. Elles peuvent également avoir un intérêt paysager, récréatif ou pédagogique.

Les arguments contre les bassines

Les opposants aux bassines dénoncent quant à eux plusieurs arguments pour critiquer leur impact :

- Elles perturbent le cycle naturel de l'eau, en modifiant les débits et les niveaux des nappes phréatiques ou des cours d'eau. Elles peuvent ainsi affecter la qualité de l'eau, la biodiversité aquatique et terrestre, ainsi que les usages concurrents comme la pêche, le tourisme ou l'alimentation en eau potable.

- Elles encouragent une agriculture intensive et productiviste, qui ne prend pas en compte les limites écologiques du territoire. Elles incitent à maintenir ou à augmenter des surfaces irriguées qui ne sont pas adaptées au climat local. Elles ne favorisent pas la transition agroécologique vers des pratiques plus respectueuses de l'environnement et plus résilientes face au changement climatique.

- Elles représentent un coût financier important pour la collectivité, qui finance une grande partie de ces projets via des subventions publiques. Elles bénéficient surtout à une minorité d'agriculteurs qui disposent du foncier nécessaire pour accéder aux bassines. Elles sont souvent imposées sans concertation ni transparence avec les habitants et les associations locales.

Conclusion

Les bassines dans l'agriculture sont donc un sujet complexe et polémique, qui soulève des questions économiques, sociales et environnementales. Il n'existe pas de réponse unique ni de solution miracle pour concilier les besoins en eau de l'agriculture et la préservation de la ressource naturelle. Il faut plutôt envisager une diversité d'options adaptées aux spécificités de chaque territoire, en impliquant tous les acteurs concernés dans une démarche participative et durable.

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