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Les blabla-caisses

En France, 150 magasins Carrefour ont désormais des caisses de supermarché spécialement destinées au bavardage avec des employés. L’interaction humaine est hissée au rang de service, rapporte la presse étrangère, qui se questionne sur l’éthique de cette initiative.

“Fini le temps où l’on allait chez l’épicier ou le boucher du coin, qu’on parlait de la météo, qu’on se plaignait de ses rhumatismes ou qu’on se renseignait sur les rumeurs courant dans le village.” Aujourd’hui, c’est même l’inverse, constate le Times : il faut récupérer ses achats le plus rapidement possible, et c’est à peine si on a le temps d’échanger un “bonne journée” avec le caissier. Le quotidien va jusqu’à se demander : “L’empire d’une grande distribution sans âme, qui vend davantage de produits en une semaine que tout un village n’en achète en un an, nous a-t-il fait perdre quelque chose d’humain et de réconfortant ?” Plus généralement, avance-t-il, l’utilisation massive des réseaux sociaux fait que “bavarder, utiliser sa bouche et ses cordes vocales semble appartenir au passé”.Face à ce constat, 150 magasins Carrefour ont mis en place des “blablabla caisses”, où les clients peuvent prendre le temps de bavarder avec le caissier sans être houspillés par une queue impatiente. Pour le quotidien britannique, cette initiative est à mettre sur le compte des confinements, durant lesquels la limitation des interactions humaines a rendu de nombreuses personnes plus attentives aux autres. Amitié rémunérée Plus dubitatif, un journaliste espagnol se questionne, dans La Vanguardia, sur ces caisses indiquées par un panneau avec l’inscription : “Pour prendre le temps de papoter avec vous”.Le client peut parler de ce qu’il veut avec des employés qui se sont portés volontaires pour tenir ce que Stéfen Bompais, le directeur de l’expérience clients, définit comme des ‘conversations normales entre voisins’. Le fait qu’une partie de ce travail soit rémunérée est omis, ce qui pose un dilemme moral : comment doit-on appeler l’amitié feinte ?” Il reste aussi perplexe face au modèle économique du service – qui demande entre cinq et sept minutes de plus par client – et aux protocoles qui seront mis en place si un consommateur est trop bavard. La chaîne Casino se lance déjà sur le même créneau en proposant un espace bar, où les employés n’interviendront que si les clients ne dialoguent pas entre eux.Et le journaliste de La Vanguardia de conclure : “Je comprends chaque jour davantage ce type qui montait dans un taxi, donnait sa destination et précisait : ‘Pas de conversation, s’il vous plaît’”. Un article du courrier international : https://www.courrierinternational.com/article/vu-de-letranger-supermarches-les-blablabla-caisses-et-leur-service-bavardage-arrivent-en

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