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Les discothèques autorisées à rouvrir ce vendredi... mais la plupart resteront fermées

Jour J pour les discothèques. Les professionnels de la nuit se préparent à rouvrir leurs établissements ce vendredi soir après environ 16 mois de fermeture. Mais le protocole sanitaire particulièrement strict imposé par le gouvernement devrait dissuader la plupart d'entre eux de reprendre leur activité. Pour entrer en boîte de nuit, il faudra en effet se munir d'un pass sanitaire: preuve de vaccination complète contre le Covid-19 depuis au moins 14 jours, test PCR ou antigénique négatif de moins de 48 heures, ou preuve d'une contamination au Covid entre six mois et quinze jours plus tôt.

Or, seuls 21% des 18-29 ans, leur cible privilégiée, est complètement vaccinée. Et il y a peu de chances de voir les jeunes aller régulièrement se faire tester uniquement pour aller danser. Face à ces contraintes, la grande majorité des établissements devraient rester portes closes. "Il y a à peu près trois quarts des discothèques qui ne vont pas rouvrir", assurait il y a quelques jours à BFM Business Patrick Malvaës, président du Syndicat National des Discothèques et Lieux de Loisirs (SNDLL).

Certains patrons ont même fait le choix d'attendre la rentrée pour rouvrir, estimant que la fréquentation estivale se concentrerait surtout sur les stations balnéaires et les lieux de vacances. Exemple à Toulouse, où seulement huit établissements pourraient rouvrir ce week-end, sur une quarantaine, selon Philippe Belot, patron de club et vice-président de l'Umih de Haute-Garonne, "sachant qu'on est sur une grande ville, et dès qu'on s'éloigne, il y a zéro ouverture". Sur RMC et BFMTV, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, s'est montré plus optimiste, prédisant qu'un peu plus de la moitié des discothèques ouvriront dès juillet.

Heureusement pour eux, les gérants de boîtes de nuit qui décideront de rester fermés continueront à percevoir les aides de l'Etat, à savoir le fonds de solidarité à hauteur de 20% du chiffre d'affaires, l'activité partielle ainsi que le dispositif coûts fixes. Pour les autres, le soutien public sera un peu moins intéressant puisqu'il s'agira essentiellement d'une compensation de la perte de chiffre d'affaires à hauteur de 30%, puis de 20% en août. L'exécutif a par ailleurs fixé une clause de revoyure fin août afin de déterminer s'il faut maintenir ces aides et dans quelles proportions.

S'ils jugent le protocole sanitaire difficilement applicable et malgré la reprise épidémique observée ces derniers jours, les professionnels de la nuit qui ont décidé d'ouvrir leurs établissements ne baissent pas les bras. L'Union des métiers et industries de l'hôtellerie (Umih) ainsi que le Groupement national des indépendants (GNI) ont annoncé jeudi le lancement de l'opération "une vaccination, une entrée offerte" en discothèque. Une initiative qui doit durer tout l'été pour attirer les jeunes dans leurs établissements et les inciter à se faire vacciner.

Au-delà du pass sanitaire, les gérants de boîtes de nuit s'insurgent surtout contre le traitement préférentiel dont bénéficient les bars dansants, non soumis aux mêmes contraintes. "Nous sommes confrontés à des établissements que l’on appelle hybrides, c’est-à-dire les bars de nuit qui font exactement le même métier que nous sans en avoir les contraintes sanitaires et sécuritaires", s’agace l'Association Française des exploitants de discothèques et dancings (AFEDD).

Résultat, les patrons de discothèques s'attendent à ce que les jeunes privilégient ces établissements où ils pourront se rendre sans avoir à être vaccinés ou testés. Contacté par BFM Business, le ministère chargé des petites et moyennes entreprises assure être conscient de cette situation: "C'est une sujet que nous sommes en train d'expertiser pour voir de quelle manière leur appliquer à eux aussi (les bars dansants, ndlr) le pass sanitaire, comme pour les discothèques".



Les discussions sur cette problématique entre les professionnels de la nuit et le gouvernement semblent malgré tout stagner. Si bien que les organisations représentant les discothèques ont fait part de leur intention de saisir le Conseil d'Etat pour dénoncer cette inégalité de traitement.

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