Est-ce réellement une pénurie ?
Selon Olivier Véran, 15% des 11 000 stations-services françaises éprouvent des difficultés. Même si certaines d'entre-elle sont obligé de fermer car elles sont à sec, la plupart arrive à fournir tous leurs clients avec, certaines fois, des difficultés sur certains carburant, en particulier le diesel.
Les services publics, eux, se refusent de parler de pénurie. « Nous ne manquons pas d’essence et les groupes pétroliers continuent d’importer du carburant », a précisé Olivier Véran ce jour. TotalEnergies dit avoir constitué des stocks et procède à des imports réguliers. « Les 200 dépôts en France sont toujours remplis et alimentés », complète Francis Pousse, président national de la branche distributeurs carburants et énergies nouvelles du syndicat Mobilians.
TotalEnergies est-elle la seule enseigne touchée ?
TotalEnergies est la principale enseigne touchée par cette pénurie. 42 % de ses stations manquaient de gazole jeudi, 35,9 % de E10 et 32,8 % de sans-plomb 98 selon le gouvernement. D'autres enseignes commencent également à être touchées comme E. Leclerc ou Super U qui achètent leur carburant auprès de TotalEnergies.
A quoi sont dues ces difficultés ?
Trois causes peuvent être à l'origine de cette pénurie. Premièrement, existence d'un mouvement de grèves dans 1 dépôt pétrolier et des raffineries. La plus grande raffinerie du groupe TotalEnergie est ainsi à l'arrêt depuis plusieurs jours.
Ensuite, un nombre de clients plus important que la normale dans les stations su groupe TotalEnergie est due à la ristourne supplémentaire de 0.20€/L effectuée par le groupe. L'entreprise aurait enregistré 30% de client supplémentaires depuis septembre.
Enfin, l’effet psychologique : les images de files d’attente dans certaines stations et la peur de manquer amènent de nombreux automobilistes à se ruer pour faire un plein, sans en avoir forcément le besoin. « Pas de panique », a lancé vendredi le président Emmanuel Macron en appelant au « calme » et à la « responsabilité ».
Quelles sont les regions les plus touchées ?
La région des Hauts-de-France est la plus touchée, avec 30 % de stations en difficulté. Xavier Bertrand, président de la région, parle même de « pénurie » dans le territoire. Deux explications à cette spécificité du nord : une grève qui perdure dans un dépôt de carburant de Flandres, près de Dunkerque, et un fort effet « report » des automobilistes vers des stations concurrentes, qui peinent à absorber la demande, et contribue à alimenter une certaine panique.
Face à cette situation, les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais ont annoncé le déblocage de « stocks stratégiques » dans la région et ont interdit la vente de carburant en jerrican. Des stations-service ont également été désignées pour accueillir des pompes réservées aux professions prioritaires.
Les régions des Bouches-du-Rhône, de Normandie ou de Champagne-Ardenne sont également impactées, mais dans une moindre mesure. En Bretagne, peu de stations sont en rupture de diesel ou d’essence.
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