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Un radar antibruit pour verbaliser les pots libérés

C'est pourtant si simple ? Un nouveau souci de sécurité routière et il suffit de dégainer l'arme fatale : un radar ! Précédant la polémique déclenchée par le projet de contrôle technique des motos qui a rapidement dérivé sur le tintamarre qu'elles émettent, l'expérimentation d'un nouveau type de radar antibruit va être lancée dans les prochaines semaines et, pourquoi pas, élargie. Surnommé la méduse alors qu'il a plutôt l'allure d'une pieuvre en raison de sa forme tentaculaire à quatre bras, ce dispositif d'un nouveau genre est déjà expérimenté depuis 2019 dans un lieu symbolique, « les dix-sept tournants de la vallée de Chevreuse » en Île de France.

Assimilé à une course de côte, le tracé francilien sujet au défoulement des deux roues exaspère à ce point les riverains qu'ils ont obtenu, en 2019, la pose de ce dispositif d'un nouveau genre. Muni de micros à haute sensibilité et d'une caméra pour tirer le portrait du véhicule contrevenant sous tous les angles, ce radar détecte tout ce qui dépasse la norme, quel que soit le type de véhicule qui passe à sa hauteur.

Le radar méduse antibruit se distingue des autres avec ses bras tendant des micros.

Ce nouveau radar prototype a été conçu pour répondre à la Loi d'orientation des mobilités (LOM) du 24 décembre 2019 et à son article 92 rédigé ainsi : « L'article L. 130-9 du Code de la route est complété par un alinéa ainsi rédigé : Un décret en Conseil d'État fixe la procédure pour l'expérimentation de la constatation des niveaux d'émissions sonores des véhicules par des appareils de contrôle automatique fixes et mobiles. Cette expérimentation est de deux ans. » On notera au passage qu'il s'agit de matériels fixes, mais aussi transportables d'un lieu à l'autre par une patrouille.

À ce stade, aucun bilan officiel n'a été divulgué sur les radars de Chevreuse, mais décision a été prise il y a quelques jours seulement et avant même le revirement d'Emmanuel Macron sur le contrôle technique moto d'étendre les tests de ces nouveaux radars. Huit communes sont impliquées, à savoir Paris, Nantes, Nice, Bron, Rueil-Malmaison, Villeneuve-le-Roi, Toulouse et naturellement la communauté de communes de la Haute Vallée de Chevreuse qui poursuit l'expérience. À cela une bonne raison, il s'agit d'évaluer la précision des matériels proposés par les sociétés spécialisées qui soumissionnent l'appel d'offres.



Nantes est déjà équipée depuis le mois de juin. Les autres communes vont suivre dans les prochains mois et l'expérimentation devrait conduire, après une année de relevés, à la mise en ?uvre des matériels retenus à plus grande échelle. Les PV ne vont donc pas pleuvoir tout de suite, car une homologation définitive pour pouvoir engager des poursuites sera indispensable. Car il faudra « voir si les appareils répondent aux justifications techniques et s'ils sont capables d'identifier les fauteurs de troubles avec précision », a expliqué Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif.

Puisqu'il s'agit d'un radar, l'institut des poids et mesures intervient avec toute la lourdeur liée au contrôle périodique de l'appareil lui-même. Et cela pour minimiser le risque de contestations, au même titre que les radars de vitesse, que pourraient engager les contrevenants et les avocats spécialisés. Mais, en l'espèce, on ne connaît pas encore le montant des amendes et l'éventualité d'un retrait de points au permis de conduire qui motiverait sûrement les usagers.

Une étude du Conseil national du bruit, instance consultative du ministère de l'Environnement, a récemment évalué à 156 milliards d'euros le coût social annuel du bruit en France. La moitié de cette somme proviendrait des nuisances sonores routières. Et pourtant, comparée à la pollution aérienne, la pollution sonore reste largement négligée par nos gouvernants.

radar méduse
source : Le Point

Les contrôles routiers en patrouille pourraient aussi tendre l'oreille et jouer du sifflet à roulette, moins cher et tout aussi efficace.

Fait confirmer au Figaro par la députée Laurianne Rossi, présidente du CNB, qui souligne que le bruit « n'est pas qu'une gêne, mais bien un enjeu de santé publique ». Des mesures sont prises pour la pollution de l'air, « car on l'associe clairement aux maladies respiratoires et on dispose d'études qui permettent de dire qu'elle tue 48 000 personnes par an ». Mais pour elle, « on n'en fait pas autant contre le bruit ».

C'était sans compter sur le président de la République dont on aimerait savoir désormais qu'elle est la religion en matière de nuisances sonores. Mais sans attendre les radars, les contrôles routiers en patrouille pourraient aussi tendre l'oreille et jouer du sifflet à roulette, moins cher et tout aussi efficace.

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