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Vendée Globe: le directeur de course prédit "une première semaine très physique"

Lundi à la mi-journée, Jacques Caraës le directeur de course est revenu pour RMC Sport sur le grand départ de cette nouvelle édition du Vendée Globe, mais il s’est aussi et surtout projeté sur les prochains jours de course qui s’annoncent musclés.

Jacques Caraës, comment avez-vous vécu ce départ, retardé de plus d’une heure ? 


©RMC Sport

Le départ retardé fait partie de toutes les courses, de toutes les régates finalement… Parfois on attend le vent pendant des heures et des heures, là on a eu ce vent de brumes qui n’est pas parti aussi vite qu’imaginé donc pour des mesures de sécurité, c’était bon de retarder ce départ parce qu’on avait pas la visibilité de la ligne de départ et qu’il fallait pouvoir débarquer les équipiers en toute sécurité, donc j’ai jugé bon de retarder le départ sachant que j’étais persuadée que la brume allait s’évacuer mais elle a mis un petit plus de temps que prévu.

Comment se sont passées les premières heures de course pour les marins et comment s’annoncent les prochaines heures et jours ? 

Situation assez classique et prévisible, où les skippers ont dû négocier une première dorsale cette nuit et ce matin… Par contre, Il y a une nouvelle dépression à venir dans la nuit de mardi à mercredi, beaucoup plus creuse avec un système de houles assez contraire au sens du vent, ça va donc former de la mer relativement forte avec des creux entre 4 mètres et 4 mètres cinquante et des rafales potentielles à 40 nœuds… Donc il va falloir être prudent sur ce passage là, mais je pense que les marins savent où mettre le curseur… Certains ont préféré éviter le plus gros de cette mer-là, en faisant du sud très rapidement, en se positionnant sur Cap Finistère, par contre ils auront du pré serré pendant plus longtemps, mais moins de mer donc c’est un choix stratégique, celui qu’a fait par exemple Jean Le Cam ou de Maxime Sorel… Et puis il faut aussi avoir un œil sur un autre système qui monte, à la hauteur de Gibraltar, qui est une dépression qui peut prendre de la puissance pour jeudi. 

Les bateaux avec foils ont choisi une autre stratégie que les bateaux plus anciens…  

Oui, il y a des bateaux qui cherchent toujours la performance à 100%, c’est le cas des bateaux rapides… Donc effectivement les foileurs sont partis dans l’ouest, voire nord-ouest… C’est d’ailleurs pour ça qu’ils ont un peu reculé au classement mais c’est la loi des stratégies, surtout en mer, parfois il faut savoir perdre par moment pour récupérer ailleurs…  

Ça a été le choix des grands favoris… 

Oui, ils vont très vite, cherchent toujours la vitesse, la performance… Mais ce sont des bateaux qui vont quand même rencontrer de la mer forte… Au début de course, il faut aussi savoir être prudent donc je pense à l’attitude de Jean Le Cam, plus conservatrice, pour éviter la mer forte qui arrive. 

Vous vous attendiez à ce début de course ? 

Ce sont des situations assez logiques et classiques par rapport au mois où l’on se trouve, octobre, novembre, décembre, ce sont les premières dépressions qui remontent en Atlantique Nord… Mais ces courses partent maintenant, pour aussi permettre aux skippers d’arriver dans les meilleures conditions dans l’hémisphère sud et puis sur un parcours aussi long, on a toujours des périodes délicates… Autant, il y a quatre ans, c’était un boulevard et on est descendu en pensant que ça pouvait être comme ça tout le temps… Mais non, la météo de début d’hiver offre toujours des périodes de dépression qui monte en Atlantique nord… Malheureusement là, on en a trois à se succéder, ça veut dire que pour aller chercher les Alizées, il va falloir beaucoup travailler, ça va être très physique, d’autant plus qu’après la troisième dépression il y aura aussi une période sans vent…  

Vous disiez avant le départ, qu’il faudrait neuf voire dix jours pour rejoindre l’équateur, quel est votre sentiment aujourd’hui ? 

C’est plus délicat à estimer parce que je pense que tous les marins, vont jouer un petit peu la prudence, ils ne vont pas chercher à aller à 90, 100% de leur vitesse, ils ne pourront pas… La mer ne pourra pas leur donner la capacité de vitesse que ces bateaux ont d’habitude, donc je pense qu’en début de course comme ça, avec trois fronts qui se succèdent, je pense qu’il va y avoir beaucoup de temporisation, il va falloir être prudent… Ça reste un sport mécanique et c’est toujours dommage de casser dès la première semaine de course. C’est vraiment une première semaine très engagée, très tonique, on peut même dire sévère qui s’annonce… 

Ça peut déjà faire des premiers dégâts ? 

Je ne l’espère pas…Je pense que chacun va trouver la façon de mettre son curseur, après ces trois systèmes, la course va se relancer et chacun aura alors l’occasion de montrer toutes les capacités des bateaux. 

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