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Vladimir Poutine ambitionne un 5ème mandat : Quelles options pour l'élection de 2024 en Russie ?

Il est au pouvoir depuis 1999, Valdimir Poutine, qui a fêté ses 70 ans en octobre dernier, ambitionne très probablement un cinquième mandat dans un an. Selon les analystes russes, et comme le quotidien slovaque "Denník N", le chef du Kremlin a plusieurs options pour aborder l'élection prévue en mars 2024.

Bien que Vladimir Poutine n'ait pour le moment pas encore annoncé officiellement s'il se portera candidat, le kremlin se prépare déjà pour l'élection électorale de 2024. La tenue du scrutin est prévue pour le 17 mars 2024, et des sources gouvernementales ont confirmé que Poutine comptait se présenter.


Que ce soit en tant que président ou que Premier ministre (2008-2012), l'autocrate est au pouvoir depuis plus de 20 ans. Il a modifié la constitution afin de pouvoir, à l'instar du dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko, se présenter plus de deux fois de suite afin de devenir président à vie. Ses précédents mandats ont été annulé à la suite d'un référendum constitutionnel en 2020, il est autorisé à en ambitionner un nouveau. D'abord en 2024, et peut être même en 2030.


Poutine s'est présenté quatre fois à la présidentielle. La dernière fois, en 2018, sans que personne ne s'oppose véritablement à lui ; ce qui sera très probablement le cas l'année prochaine. Le militant Alexeï Navalny, le plus populaire de ses opposants, est toujours aujourd'hui en prison. Cette fois, les adversaires de Poutine pourraient, par exemple, être des membres de la Douma aux opinions favorables à la guerre.


Selon Kommersant, le kremlin entend tester la "machine électorale" durant les élections régionales prévues cet automne. Une attention particulière sera portée à ce qui est appelé la "nouvelle couche", c'est-à-dire aux Russes qui ont participé à la guerre en Ukraine et à leurs proches. Une participation de ces anciens combattants et volontaires aux élections qui a également été annoncée par Vedomosti. Comme l'a déclaré une source du quotidien russe :

“Ils ont démontré qu’ils étaient des patriotes, donc si l’un d’entre eux veut se lancer en politique, il faut lui en donner la possibilité”

L'organisation d'un scrutin dans les quatres régions ukrainiennes annexées en 2022 (Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson) est par ailleurs également envisagée. Celle-ci pourrait cependant poser un problème logistique majeur, car les Russes y ont perdu plusieurs villes depuis. Comme les conçoit Poutine, les frontières de la Russie se déplacent au grés des combats, bien qu'elles ne soient pas reconnues par la communauté internationale. Les dirigeants de ces régions ont été tenu de dresser une liste des problèmes sociaux les plus urgents.


“La dynamique est positive… Tout se déroule selon le plan du ministère de la Défense et de l’état-major”, avait déclaré Poutine à la chaîne de télévision publique russe Rossiya 1 après que son armée a frappé un immeuble d'habitations dans la ville de Dnipro, tuant plus de 30 personnes. Les plans du kremlin pourraient cependant être un peu bousculés par une guerre dont l'évolution n'a pas été celle qu'attendait Poutine. En effet, l'Ukraine a réussi à libérer plusieurs villes, même si, elle a récemment perdu le contrôle de Soledar, située dans le Donbass.


D'après le politologue russe Andreï Kolesnikov, la situation peut évoluer dans plusieurs directions et Poutine dispose de plusieurs options d'envisager 2024. L'une d'entre-elles est d'aborder l'élection de la manière habituelle et qu'il essaie de se présenter comme un pacificateur avec un message économique. Une autre option est de se présenter en tant que président de guerre. “Tout dépendra de l’atmosphère au tournant 2023-2024”, a expliqué Kolesnikov à Dennik N.


Bien que moins susceptibles de se produire, l'annulation des élections et la proclamation d'un état d'urgence sont des scénarios envisageables. Si cela devait se produire, Poutine pourrait revêtir le costume de père fondateur de la nation et se transformer en une sorte de président technique.

D'après des sources de Kommersant, les dirigeants du Kremlin ont déjà entamé les premières consultations sur les élections. Bien que les contours de la composante idéologique ne soient pas encore clairement définis, on suppose qu'elle reposera sur l'unité. La campagne devrait être lancée en décembre prochain, moment où Poutine pourrait annoncer sa candidature. Le calendrier sera similaire à celui de 2018, mais l'élection se tiendra cette fois dans un tout autre contexte.

L'été dernier, le site russe Meduza avait déjà prédit que la campagne de Poutine se concentrerait sur le récit du retour de la Grande Russie et de la lutte contre l'Occident dans un monde multipolaire. Toutefois, la demande pour cette rhétorique a considérablement diminué. "Ce n'est pas ce qui préoccupe le plus les électeurs, mais plutôt le président lui-même", note le site. En outre, à l'époque, le Kremlin espérait encore que la guerre serait terminée avant les élections présidentielles, une issue qui semble aujourd'hui plus qu'incertaine. "Quelle victoire sera déclarée ? Il faudra se présenter aux élections avec des succès à mettre en avant, comme l'annexion de plusieurs territoires. Mais qui sait de quels territoires il s'agit ?", s'interroge encore Meduza.

Selon la politologue Tatiana Stanovaïa, la détermination de Poutine à rester au pouvoir s'est renforcée malgré les difficultés de la guerre en cours. "Compte tenu de son mépris pour les politiciens qui abandonnent leur poste lorsque les temps sont durs, il est peu probable qu'il devienne l'un d'entre eux", estime-t-elle.

Néanmoins, certains croient que Poutine serait ouvert à abandonner le pouvoir pour résoudre le conflit avec l'Ukraine. "Bien que cela semble être un souhait pieux, une partie de l'élite espère clairement qu'une 'réinitialisation' serait suffisante pour mettre fin à la série de revers de la Russie", ajoute-t-elle.

Les deux parties sont habitées par un sentiment d'incertitude et, comme elle le rappelle, Poutine est connu pour prendre des décisions à la dernière minute, souvent en fonction de facteurs conjoncturels, sans tenir compte des attentes du public. Pour l'élite, l'élection de 2024 est donc devenue une source de préoccupation majeure, et elle s'efforcera de jauger les plans de Poutine pour minimiser les risques.


Ainsi, la Russie semble être prise en étau entre sa stratégie militaire effrénée et une réflexion approfondie sur une possible désescalade. Tatiana Stanovaïa prédit une année sombre pour la Russie : la répression devrait s'intensifier, toute dissidence sera sévèrement réprimée, et de nouveaux prétextes seront trouvés pour infliger des peines de prison encore plus longues. Poutine se retrouvera confronté à un dilemme de taille : poursuivre son aventure militaire risquée et redoubler d'efforts pour vaincre définitivement Kiev, ou bien revenir à la table des négociations avec l'Occident ou l'Ukraine.


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Alizée
Alizée
27 de fev. de 2023
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Abandonner le pouvoir Pour régler le conflit avec l'Ukraine ?? Je ne pens pas non, il fera tout pour rester à la tête de la Russie jusqu'à sa mort...

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