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Au moins 1 300 personnes sont mortes dans le séisme en Haïti

Les habitants continuent de chercher des blessés dans les débris d’immeubles recouvrant les rues de la ville de Cayes. Le puissant séisme de magnitude 7,2 survenu samedi 14 août en Haïti a fait près de 1 300 morts et 5 700 blessés dans le pays, selon un dernier bilan des autorités. Des milliers de personnes sont sans abri dans le sud-ouest du pays ou à la recherche de proches disparus ou bloqués sous les décombres.

seisme Haïti
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Tout en subissant des répliques du tremblement de terre, habitants et secours s’affairent avec des moyens limités pour retrouver des survivants. Nombre d’engins lourds, camions et tractopelles ont déplacé des dalles de béton des bâtiments effondrés dans la ville des Cayes près de l’épicentre du séisme, à quelque 160 km de la capitale haïtienne Port-au-Prince.

Le séisme a frappé le sud-ouest d’Haïti samedi à 8h30 du matin. La protection civile haïtienne a annoncé dimanche soir un bilan encore provisoire de 1 297 morts. Près de 30 000 maisons ont été détruites ou endommagées. De la bâtisse de deux étages de Marcel François aux Cayes, il ne reste que des ruines.

C’est grâce à son téléphone « que je suis vivant car j’ai pu dire aux gens dehors où j’étais localisé », racontait à l’AFP l’homme de 30 ans. Son plus jeune frère Job, aidé de voisins, a passé plus de trois heures à le sortir des gravats, sans rien d’autre que la force de leurs bras.

« J’étais dans le bus pour aller au travail quand le séisme s’est produit. J’ai réussi à joindre Marcel au téléphone mais il m’a dit “viens me sauver, je suis sous le béton” », témoigne Job François. Blessé à la tête, Marcel François a immédiatement été transporté à l’hôpital après avoir été retiré d’un amoncellement de parpaings, en état de choc car sans nouvelles de sa fille de 10 mois, piégée sous les ruines.

« J’ai pensé que mon enfant était morte. Je pleurais quand je suis arrivé à l’hôpital, j’étais résigné », confie le trentenaire avec émotion. Grâce à l’action conjointe des habitants et de son oncle, la petite Ruth Marlee Alliyah François a été sortie de la maison, quatre heures après le séisme.

Les efforts des secours pour aider les victimes pourraient cependant être entravés à l’approche de la dépression tropicale Grace, avec un risque de pluies torrentielles et d’inondations rapides, selon le service national météorologique des Etats-Unis. Elle est attendue dans la nuit de lundi 16 août à mardi et le pays a été placé en vigilance renforcée.

Une femme en pleurs devant une maison une maison détruite à Les Cayes (REGINALD LOUISSAINT JR / AFP).

Du personnel et des médicaments ont déjà été acheminés par le ministère de la Santé vers la péninsule sud-ouest mais la logistique d’urgence est aussi mise en péril par l’insécurité qui mine Haïti depuis des mois.

Sur un peu plus de deux kilomètres, l’unique route reliant la capitale à la moitié sud du pays traverse le quartier pauvre de Martissant sous contrôle de gangs armés depuis début juin, empêchant la libre circulation. Les rares hôpitaux des régions affectées peinent à fournir des soins d’urgence.

De nombreux pays, notamment les Etats-Unis, la Républicaine dominicaine, le Mexique ou encore l’Equateur ont offert leur assistance avec l’envoi de personnel, de rations d’urgence et d’équipements médicaux.



L’armée américaine a annoncé ce lundi 16 août la constitution d’une mission militaire conjointe, avec le déploiement déjà effectué d’une équipe chargée d’évaluer la situation dans les zones affectées grâce à des moyens aériens d’observation. Quatre hélicoptères ont également été mobilisés pour du transport.

Le Premier ministre Ariel Henry, qui a décrété l’état d’urgence pour un mois dans les quatre départements affectés par la catastrophe, a ainsi remercié dimanche la communauté internationale. « Nous voulons donner une réponse plus adaptée qu’en 2010 après le tremblement de terre. Toutes les aides venant de l’extérieur doivent être coordonnées par la direction de la Protection civile », a exigé le chef du gouvernement, tout en appelant ses concitoyens à « l’unité nationale ».

« Oublions nos querelles », a plaidé Ariel Henry qui dirige le pays le plus pauvre des Amériques, en pleine crise depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet. Le séisme du 12 janvier 2010, de magnitude 7,0, avait ravagé la capitale et plusieurs villes de province. Plus de 200 000 personnes ont été tuées et plus de 300 000 autres blessées lors de la catastrophe tandis que plus d’un million et demi de Haïtiens s’étaient retrouvés sans logis.

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