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Autoroutes perturbées et patates pourries : des agriculteurs se mobilisent contre la future PAC

«On veut lancer un avertissement à Emmanuel Macron» dont «on ne partage pas la vision» de la politique agricole commune européenne (PAC), a expliqué ce vendredi le président de la FNSEA Grand Bassin parisien, Damien Greffin, depuis un rond-point derrière le péage de Saint-Arnoult, dans les Yvelines. Une trentaine de tracteurs affublés de «Macron, veux-tu encore de tes paysans?» s’y sont garés vers 6 heures du matin pour bloquer les axes stratégiques menant à Orléans, Chartres ou Etampes. Dans douze départements de Normandie, d’Ile-de-France, du Grand-Est et des Hauts-de-France, 5 000 agriculteurs se sont ainsi mobilisés pour organiser des opérations similaires, selon le représentant syndical.

Dans le viseur des agriculteurs : le verdissement de la politique agricole commune actuellement discuté au sein des institutions européennes. La réforme, qui orchestrera la distribution des 386 milliards d’euros aides européennes destinées aux exploitations agricoles, devrait entrer en vigueur en 2023. La création d’un dispositif «écorégimes» est notamment prévue et conditionnerait le versement d’une certaine partie des aides à des pratiques plus respectueuses de l’environnement. «Le risque serait de nous faire payer la transition écologique», proteste le président de la FDSEA Nord, Laurent Verhaeghe. La réforme envisagée équivaudrait par exemple, selon lui, à «180 millions d’euros en moins par an pour les Hauts-de-France».


Les axes de circulation en Ile-de-France ont été perturbés alors que le week-end de Pâques annonce un mouvement de départ des Franciliens avant le durcissement généralisé des restrictions de déplacement. Le réseau autoroutier Sanef indiquait tôt ce vendredi matin des perturbations sur l’A13 entre Paris et Caen. Le périphérique de la préfecture du Calvados a d’ailleurs lui aussi été verrouillé par plusieurs tracteurs vers 10 h 30, rapporte Ouest-France. Dans le département voisin de Seine-Maritime, patates et betteraves pourries, souches d’arbres et pneus ont été déversés devant la sous-préfecture du Havre. Onze bennes de déchets au total, selon un responsable de la police qui a dénombré 25 à 30 agriculteurs présents.


A Lille, des agriculteurs du département du Nord ont installé une trentaine de tracteurs place de la République, en plein centre-ville, rapporte la Voix du Nord. Les engins, habillés de banderoles, ont été garés devant la préfecture, où une délégation a été reçue tôt ce vendredi matin, pour que le message soit entendu jusqu’au ministère de l’Agriculture. Les manifestants attendent en effet «d’être reçus par le ministre de l’Agriculture [Julien Denormandie, ndlr] au moins, voire Macron», prévient David Vallée, président de la section de Saint-Arnoult-Dourdan, qui peste contre une réforme «inacceptable» d’une «complexité sans nom».

Pour autant, le rejet de la réforme n’est pas unanime. De son côté, Pour une autre PAC, qui milite, elle, pour une politique agricole commune plus verte, a «fait part de sa très vive opposition aux revendications exprimées par cette partie de la profession», une «minorité d’agriculteurs, ceux des grandes cultures», selon un communiqué publié sur Twitter. La plateforme, qui rassemble 45 organisations – ONG de protection de l’environnement, du bien-être animal, des organisations paysannes et de consommateurs –, s’inquiète «de l’écho que pourrait trouver leur démarche dans les décisions gouvernementales imminentes pour ce dossier».

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