Les musiciens dépendent avant tout des revenus générés par les plateformes de streaming depuis le début de la pandémie. Un mode de rémunération plus ou moins juste. C'est pourquoi de plus en plus d'acteurs de l'industrie musicale proposent aux fans de soutenir leurs artistes préférés en investissant directement sur leur catalogue.
Ce n'est peut-être pas l'investissement le plus sûr en cette période de pandémie. Mais le service nigérian de streaming musical, uduX, et la fintech PiggyVest cherchent à convaincre les fans de musique de placer leurs économies dans... leurs artistes préférés. Dès la mi-mai, la plateforme PopRev permettra aux mélomanes de soutenir financièrement leurs idoles en achetant des parts de certains de leurs morceaux. Ils pourront également suivre leurs investissements sur uduX, et obtenir des informations en temps réel sur le nombre d'écoutes (ou "stream" en anglais) générés par les titres sur lesquels ils ont parié.
Pour Chidi Okeke, cette initiative permet aux mélomanes d'être encore plus investis dans la carrière des musiciens qu'ils écoutent. "Pour les fans, c'est un moyen de partager le succès de la musique qu'ils aiment, et de s'investir littéralement dans ces artistes", explique le PDG d'uduX. Une approche d'autant plus communautaire que ces "fans-investisseurs" peuvent également inviter leurs proches sur le service de streaming afin d'augmenter le nombre d'écoutes de tel ou tel titre. Et faire ainsi fructifier leur investissement.
Ce nouveau système de rémunération a déjà convaincu le chanteur nigérian et star mondiale de l'afrobeats, Davido, qui y voit une planche de salut pour les musiciens durement affectés par l'arrêt des concerts et des tournées mondiales. "La crise sanitaire et les confinements ont montré, plus clairement que jamais, qu'il n'est pas viable pour les artistes de dépendre uniquement des concerts physiques pour financer et diffuser leur musique. Une initiative comme PopRev offrira à de nombreux créateurs qui, par exemple, étaient en difficulté durant le confinement, le privilège de créer sans se soucier de leur financement. Cette initiative tombe à point nommé et est nécessaire", souligne-t-il.
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