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La Révolution de Février en Russie

Le 8 mars 1917

Il y a 104 ans

Le 8 mars 1917, à l'occasion de la Journée des femmes, des travailleurs défilent paisiblement à Petrograd. La manifestation se dégrade très vite. Elle entraîne en quelques jours l'effondrement du régime tsariste. Une semaine plus tard, Nicolas II abdique et laisse la place à une République démocratique. Celle-ci s'effondrera à son tour neuf mois plus tard, laissant le pouvoir aux bolcheviques...

Le tsar Nicolas II avec sa famille

Les difficultés d'approvisionnement liées au froid et à la guerre sur le front austro-allemand poussent un grand nombre d'ouvriers des usines Poutilov, les plus importantes de la ville, à faire grève et à se joindre au défilé. Ils réclament du pain, la paix et... la République ! Des cris fusent : «A bas l'autocratie».

Cette manifestation pacifique marque le début de la fin pour Nicolas II. Le tsar est englué dans les difficultés de la Grande Guerre, qu'il a contribué à provoquer trois ans plus tôt.

Dans la capitale russe, les manifestations se succèdent et s'amplifient les jours suivants.

Le dimanche 11 mars, l'armée fait face à 200 000 manifestants. Les officiers obligent alors les soldats à «viser au coeur». On relève 40 morts. Mais le lendemain, soldats et ouvriers fraternisent. Ils créent le Soviet (ou conseil) des ouvriers et soldats de Petrograd.

Emmenés par le populaire avocat Alexandre Kerenski, les députés socialistes de la Douma (l'assemblée législative) se rallient au Soviet de Petrograd. Le 15 mars, ils confient le gouvernement à un noble libéral, le prince Lvov. Deux émissaires se rendent au-devant du tsar, au quartier général des armées du nord, à Pskov. Nicolas II abdique dans la soirée même, soulagé d'être délivré d'un pouvoir qui lui pesait. Son frère, le grand-duc Michel, ne souhaite pas le remplacer. C'en est fini de l'Empire et de la dynastie des Romanov.

Au terme de ces Cinq Jours, au prix d'un nombre limité de victimes, la Révolution a vaincu. Malgré la poursuite de la guerre, la Russie va vivre dans les mois suivants dans une très grande euphorie démocratique, mais celle-ci sera rapidement minée par les agissements des bolcheviques, les partisans de Lénine.

Le nouveau régime est accueilli avec chaleur par les alliés anglais et français, qui peuvent ainsi plus clairement afficher l'union des démocraties contre les Empires centraux (Allemagne, Autriche) et la Turquie. Mais la guerre ne permet pas d'organiser de nouvelles élections ni d'élire une assemblée constituante. En attendant des jours meilleurs, le gouvernement provisoire doit composer avec le Soviet de Petrograd, assemblée auto-proclamée et foyer d'agitation travaillé par les mouvements révolutionnaires de tout poil, socialistes-révolutionnaires, mencheviks, bolcheviks...

Le Soviet réclame d'emblée une paix immédiate et sans annexions ainsi que la distribution des terres aux paysans, des slogans plutôt bien accueillis dans les armées et les campagnes. Par l'ordre du jour N°1 du 27 mars 1917, le Soviet demande la constitution dans toutes les unités combattantes de conseils composés de représentants élus par les soldats. Cette mesure a pour effet de briser la discipline dans les armées. C'est une aubaine pour les Allemands qui leur font face.

Le même jour, le gouvernement allemand prête son concours à Lénine, alors en exil en Suisse. Il affrète un train blindé et assure son transit et celui de deux cents compagnons d'exil vers la Russie avec l'espoir que les bolcheviques déstabiliseront le gouvernement républicain. Ses espoirs se réaliseront au-delà de toute mesure...

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