La conférence de presse touche à sa fin… et Gaël Monfils, 34 ans, fond en larmes. En manque total de repères et surtout de confiance, le nouveau protégé du coach autrichien Günter Bresnik, n°11 à l'ATP, a valsé dès le premier tour de l'Open d'Australie face au Finlandais Ruusuvuori (3-6, 6-4, 7-5, 3-6, 6-3), classé 75 rangs plus bas dans la hiérarchie planétaire et qui dispute à peine son 3e Grand Chelem.
« Je n'ai pas de confiance. Je demande de la clémence »
« Je joue mal, je n'arrive pas à servir, je n'arrive plus à faire un coup droit, je fais des fautes, souffle, dévasté et impuissant, le n°1 tricolore. Je suis six mètres derrière, je mets des bâches. Pas de confiance. Je suis honnête de vous dire que je n'ai pas de confiance. Je ne me sens pas bien, ça se voit. Je n'ai pas besoin d'en dire plus, ça se ressent je pense… »
Sur les deux premiers mois de 2020, Monfils marchait presque sur l'eau. Depuis un an, et sept défaites consécutives, il ne sort plus la tête du seau. « Je m'entraîne, j'essaye de croire en ce que je fais à l'entraînement. Mais c'est dur. Vous allez dire que j'ai encore perdu, mais pour moi c'est la première défaite de l'année. J'essaye de continuer à travailler, voir le moment où ça va me sourire un peu plus. À chaque fois, j'arrive ici (NDLR : en conférence de presse), je me sens jugé. Je suis déjà à terre, vous me tirez dessus… Je demande un peu de clémence. Oui j'ai beaucoup perdu, ça me fait mal parce que je taffe. Le pire c'est que je taffe. Vous le voyez que je n'y arrive pas. Je m'entraîne comme un boucher et ça ne passe pas. »
Rarement aussi atteint
Au-delà d'un revers de plus, Monfils semble perdu. Il y a quelques jours, lors de l'ATP Cup, il avait tenté de mettre en place les consignes plus agressives de son entraîneur. Quitte à arroser les bâches. Cette fois, il a préféré jouer contre elles et retrouver l'attitude attentiste, passive, dont il voudrait essayer de se défaire.
La carrière de l'ex-n°6 mondial, vainqueur de 10 tournois et battu 21 fois en finale, est faite de montagnes russes émotionnelles. Mais rarement Monfils ne s'était montré aussi atteint. « J'aimerais bien me relever et vous dire que ce cauchemar est fini, glisse-t-il, mais là je suis dedans… » Pour combien de temps ?
Moutet au top, Paire fait flop et la belle histoire de Müller
Deuxième Français au classement mondial, Benoît Paire n'a pas fait mieux que Monfils. L'Avignonnais (28e), qui a fait partie des 72 joueurs contraints de subir un isolement strict de quatorze jours, est vite passé à la trappe contre le Biélorusse Gerasimov (6-2, 2-6, 7-6 (6), 7-5).
Mais tout n'est pas gris pour les Bleus. Corentin Moutet (80e) a réussi une superbe performance en venant à bout du local John Millman (38e) (6-4, 6-7 (4), 3-6, 6-2, 6-3), Adrian Mannarino (32e) s'est aisément défait de l'Autrichien Novak (100e) (6-2, 6-4, 7-6 (2) et Ugo Humbert a écarté le Japonais Uchiyama (6-3, 6-4, 6-7 (3), 6-3).
Enfin, la belle histoire du jour est signée Alexandre Müller. Battu au dernier tour des qualifications, le natif de Poissy avait tout de même décidé de faire le voyage -et quinze jours enfermé en chambre- en Australie en espérant être repêché au gré des forfaits. Intégré in extremis dans le grand tableau, il s'est offert l'Argentin Londero (4-6, 6-3, 6-0, 6-3)…
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